Uluru - Kata tjuta

Hello,

Cela fait un moment que l’on n’a pas posté, il faut dire que nous profitons d’un moment de calme dans notre voyage pour nous reposer un peu.

Pour vous expliquez en deux mots comment on trouve du boulot dans les fermes, on loge dans un Backpacker (une sorte d’auberge de jeunesse) qui est en relation avec les fermiers du coin, lorsqu’une place se libère, le job est à vous si c’est votre tour sur la liste d’attente. Faut se méfier parce que certains Backpacker sont des escrocs, mais la plupart sont sympa et vous annoncent de suite que c’est pas la joie et qu’il faudra attendre un peu voir beaucoup avec 5 à 6 semaines pour certains.

On a eu de la chance, car dès le premier soir Nico a été embauché pour travailler 2 jours comme conducteur de tracteur ce qui nous a permis de payer la chambre pour une semaine. Cette semaine c’était au tour de Lou qui a trié les bananes 2 jours, bravo à elle car c’était vraiment pas facile comme boulot. Comme quoi on est en vaine en ce moment, Lou vient d’être embauchée dans une ferme organique 3-4 jours cette semaine. On croise les doigts pour la suite.

Aujourd’hui, après ces semaines d’attentes ;-) on va enfin vous parler du gros rocher rouge et des ses voisines : Uluru et les Kata tjuta. Tout d’abord ce qu’il faut savoir c’est que Uluru c’est le nom donné par les aborigènes au rocher, également connu sous le nom d’Ayers Rock. Les Kata tjuta c’est l’ensemble de montagnes qui se trouvent à environ 50 km d’Uluru, on les retrouve également sous le nom de Monts Olgas.

Uluru a un petit frère qui est plutôt un grand frère. En effet, sur la route entre Alice Springs et Uluru (a environ 150 km d’Uluru) il y a un rocher qui ressemble à ça :

Ce rocher appelé Mount Connor ressemble énormément à l’idée qu’on se fait d’Uluru, donc beaucoup de gens confondent les deux. En réalité la différence est frappante, on vous laisse constater par vous-même.

La formation géologique d'Uluru est intéressante, rocher qui a plusieurs millions d'années. Entre 900 et 300 millions d’années avant notre aire, il y avait une mer intérieure, le bassin Amadeus, à l'endroit où se trouve actuellement le désert d’Uluru (des fossiles de coquillages et de poissons y ont d’ailleurs été retrouvés). Dans cette mer, il y avait notamment une île de sable et un glacier. Avec le réchauffement climatique, la mer a disparu et le glacier a fondu, entrainant dans sa fonte la création de sédiments. Ces derniers ont été stoppés à la bordure de l'ancienne mer, se sont amassés et solidifiés formant plusieurs couches de strates horizontales. Sous la pression des plaques tectoniques asiatique et antarctique, il y a eu un tremblement de terre qui a fait basculer le rocher à 90°, ce qui explique pourquoi les strates qui composent Uluru ne sont plus horizontales mais obliques voir verticales.

On est trop fort en géologie nous vous trouvez pas :-D ... en réalité c’est Louis notre guide Adventure Australia, qui nous a expliqué tout ça à l’aide d’une petite animation pour qu’on comprenne bien. Du coup on vous la reproduit pour ceux qui sont un peu perdus, admirez le spectacle :

Avant

Après

Comme un iceberg, 90% du volume d’Uluru se trouve sous terre. Les chercheurs sont certains qu’aujourd’hui encore Uluru est en mouvement, mais il faut plus d’une vie pour le voir émerger ... on se retrouvera dans quelques centaines d’années pour voir la différence ;-)

Les endroits réservés aux hommes et aux femmes. Les aborigènes vivent ensembles quelque soit leur sexe. Toutefois dans beaucoup de rites ils sont séparés, c’est pourquoi certains lieux de rituels sacrés sont interdits aux hommes et inversement d’autres le sont aux femmes. Lorsque l’on visite Uluru, il y a des endroits où il est interdit de prendre des photos et l’un de ces sites est un site sacré réservé aux femmes (dans la vallée des vents). Or beaucoup de visiteurs ignorent cette interdiction et prennent malgré tout des photos (sous peine d’amendes). Louis nous a expliqué que cela pouvait avoir de grave conséquence. Par exemple, il nous a raconté qu’un aborigène qui ne se trouvait pas en Australie a vu sur internet une photo de ce site sacré. En rentrant il a dû en référer aux anciens de sa tribu. Normalement dans la loi aborigène, un tel sacrilège est puni par la peine de mort. Toutefois cette sentence n’est plus appliquée aujourd’hui. Du coup il a été lapidé par les femmes de sa tribu (pas super soft mais toujours mieux que la mort). Les sites réservés aux hommes et aux femmes sont encore respectés aujourd’hui par les aborigènes. Certains rangers dans le parc sont aborigènes et lorsqu’il y a un incident sur un des sites réservé aux femmes, les hommes aborigènes ne pouvant pas y aller, c’est une femme aborigène ou un ranger non aborigène qui doit s’en charger.

Lorsqu’on a visité Uluru, aucun de nous n’a souhaité escalader le rocher puisque c’est un lieu sacré pour les aborigènes. Pourtant des aménagements permettent de l’escalader ce qui est totalement contradictoire. Louis nous a expliqué que la raison officielle est que les aborigènes demandent aux touristes de respecter leur croyance, mais ne souhaitent pas l’imposer. La version officieuse serait que les administrateurs ont peur d’une baisse de la fréquentation du site si ils interdisaient la montée.


Une petite anecdote pour continuer : le Sorry Book
Uluru-Kata Tjuta NP étant une terre sacrée, il est interdit d’emporter quoi que ce soit du site même un caillou. Mais évidemment beaucoup de gens ne respectent pas cela. Les rangers du parc reçoivent énormément de colis contenant du sable ou des cailloux pris par les touristes lors de leur visite. Généralement, ces colis sont accompagnés d’une lettre d’excuse. La majorité des lettres montre que les gens regrettent leur geste parce qu’ils ont conscience d’avoir commis une faute et souhaitent que les morceaux d’Uluru retournent à Uluru. Une partie d’entre eux expliquent que ces souvenirs sont source de malheurs et qu’en rendant leur larcin, ils espèrent faire disparaître la malédiction qui les entoure. Cependant les Anangu, propriétaires aborigènes ancestraux du site, n’attachent aucune malédiction spécifique au fait d’emporter un morceau du rocher dans sa poche. Mais ce geste est tout de même puni par la loi Australienne d’une peine allant jusqu’à $5,000. On a pas de photo, mais l’épaisseur du classeur où sont conservées les lettres est vraiment impressionnante ☺))

Bon assez pour la culture on continue avec quelques jolies photos. Le premier jour on a assisté au coucher de soleil sur Uluru. C’était un moment magique. On peut vraiment voir le rocher changer de couleurs. On vous laisse apprécier par vous-même.




Le coucher de soleil dans les yeux de Nico ;-)


Le dingo qui s’invite au spectacle....
Le lendemain matin levé très tôt, 5h, pour admirer le levée de soleil (on dormait à 50 km du parc).

Le levée c’était pas vraiment exceptionnel pour nous parce qu’il faisait vraiment très froid.

Petit déjeuner devant Uluru, oui oui il fait très froid, on a plusieurs couches sur nous.



Quelques peintures qu’on peut voir sur le site. On voit vraiment la différence avec les peintures du Kakadu qui sont plus élaborées. Comme nous l’a expliqué Louis les aborigènes d’Uluru avaient plus de difficultés à trouver à manger et à boire, ils y consacrés donc 80% de leur temps et avaient moins de temps pour les arts.


On a des photos de nos ballades autour du rocher dans nos photos.... C’est tout pour Uluru mais dans le national park se trouve un deuxième site aborigène : les Kata tjuta, qui se traduit littéralement par « heads many », à cause de la forme des montagnes qui ressemblent à des têtes.


On a fait une ballade de 7km qui s’appelle Valley of the Wind qui est magnifique (notre plus belle balade dans le NP, particulièrement le deuxième Lookout : Karingana).




On l’a fait le matin donc il faisait bien froid (vestes et polaires obligées).


Au cours de la ballade on passe devant une ouverture dans la roche qui ressemble à l’appareil génital féminin. Louis nous a appris que c’est l’endroit où les hommes aborigènes emmenaient les garçons pour leur expliquer la reproduction.


On termine par quelque chose sans rapport avec notre visite en particulier mais toujours pour en apprendre plus sur la culture aborigène. Les aborigènes sont très attachés à la notion de terre. Pour eux tout est relié à la terre et tout est relié ensemble. Ils croient fortement au fait qu’ils viennent de la terre où ils sont nés et que par conséquent ils doivent mourir sur cette même terre. Il y a quelques années un allemand a fait une crise cardiaque en visitant Uluru. Ils ont du fermer le parc pendant une semaine pour que les femmes aborigènes (qui s’occupent du « sorry business ») puissent renvoyer l’esprit de cette personne dans son pays.

Soirée au bord du feu après cette journée pleine d'émossions




On a pas écrit depuis longtemps vous comprenez maintenant pourquoi. En effet, le post est très long mais on ne voulait pas simplement faire apparaître Uluru comme un gros cailloux. Il y a toute une culture derrière qu’on voulait partager avec vous, ou au moins ce que l’on a appris.

Biz

Lounco